“Vis ma vie d’instit”, ce n’est pas une nouvelle émission de télé-réalité, mais le titre d’un livre écrit par le sympathique Lucien Marboeuf, dont vous connaissez peut-être les écrits sans le savoir si vous parcourez de temps en temps son excellent blog L’instithumeur.

A vrai dire, ce récit, c’est encore mieux que la télé-réalité : Lucien a branché pour vous une caméra dans son école 24h/24, mais avec le filtre bien particulier de sa perception très humaine de son métier d’enseignant. Il vous raconte, au fil de ses 275 pages, son quotidien d’instit, de la rentrée de septembre à la sortie de juin.

On y trouve des anecdotes, des réflexions, des évidences, des surprises, de l’humour, parfois de l’amertume… mais l’ensemble est vraiment baigné d’humanité, et le centre de ce récit que j’ai dévoré rapidement reste bien l’élève, en tant qu’humain en devenir.

Très souvent on se dit : “ah, ça j’aurais pu l’écrire !” ou encore “ça alors, c’est aussi comme ça chez nous !”. Je pense par exemple à son constat amusé : “Dans les écoles, on ne se fait jamais la bise pour se dire bonjour, sauf le jour de la rentrée, un peu comme un forfait pour toute l’année”. Je note toutefois une erreur : chez nous, on s’embrasse aussi pour les anniversaires !

Une chose m’a vraiment plu, c’est l’amour de ses élèves qui transparaît de ce bouquin. Derrière une rigueur (parfois feinte), derrière une qualité professionnelle qu’on ressent (soin apporté aux préparations, aux choix pédagogiques, aux recherches pour faire avancer celui en difficulté), on sent un immense goût pour l’humain.

Ce qui m’a frappé par exemple, et point dans lequel je me retrouve, c’est son attachement à ses “anciens élèves”. Son premier chapitre, “les nouveaux ne sont pas beaux”, dit d’ailleurs déjà tout dans son titre. Combien de fois, moi-même, je râle sur mes collègues qui veulent supprimer les surveillances du matin, seul moment où je peux encore discuter avec les élèves des années précédentes !
Du coup, je me recrée d’autres moments où je peux les retrouver : chorale, ateliers du midi, moments collectifs lors de projets d’école. C’est idiot, mais savoir que je ne suis pas le seul à rechercher ces moments m’amuse… et évite de faire passer notre profession pour une usine à instruction, qui enchaîne une fournée d’élève l’une après l’autre, juste parce qu’on serait payé pour ça.

Le lien avec les parents, et ses avis engagés sur l’Education Nationale, ne manqueront pas d’intéresser ceux qui n’ont plus mis les pieds dans une classe depuis leur scolarité, car ils montrent aussi un envers du décor qu’on ne connaît pas lorsqu’on n’y “habite” pas.

Car oui, le métier d’enseignant, malgré la présence fréquente de longues vacances, est bien une profession qui vous “habite”, la preuve voyez-vous, même pendant le mois de juillet je « mange de l’école » dans mes lectures. ^^

Vis ma vie d'instits - AmazonN’hésitez pas à découvrir son livre, il est sorti chez Fayard, vous le trouverez en librairie ou en ligne (Amazon).

A chaque rentrée, je regonfle mes batterie avec des films du genre “Etre et avoir” ou “ça commence aujourd’hui”. « Vis ma vie d’intit » est le genre d’écrit que je pourrais me relire les veilles de rentrées, juste pour me souvenir que mon métier, c’est avant tout des enfants, et que c’est pour eux que je me lèverai chaque matin !

 

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